Projet REDD

  • REDD

    Les pays industrialisés doivent avoir réduit leurs émissions de 80 % au minimum d’ici à 2050 pour éviter les pires effets du changement climatique. Cela implique de modifier radicalement la façon dont l’énergie est produite et utilisée, ainsi que de passer d'une énergie produite par des combustibles fossiles à une énergie produite par le soleil ou le vent. Les investissements nécessaires sont énormes. La déforestation et la dégradation de l’utilisation des sols contribuent également à augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Certains estiment qu’il revient moins cher de payer pour réduire la déforestation que de réduire les émissions mondiales. C’est l’idée du programme REDD. Dans le cadre de REDD, les pays riches et les grandes compagnies offrent un soutien financier aux pays des régions tropicales humides pour les aider à réduire la déforestation.

    Selon ses défenseurs, REDD a le potentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la déforestation ainsi que de fournir une source alternative de revenus aux gouvernements, entreprises et communautés. Certains affirment également que remettre la forêt sous les feux de l’actualité pourrait permettre de faire pression pour exiger des réformes juridiques reconnaissant les droits des peuples autochtones sur ces territoires.

    Cependant, REDD soulève beaucoup d’inquiétudes. Certaines de ces inquiétudes concernent des questions techniques comme la définition du scénario de base (baseline) de la déforestation, la surveillance de la réduction des émissions, les mécanismes commerciaux et financiers et les problèmes de distribution des paiements.

    Des organisations de peuples autochtones, des membres de la société civile et d’autres parties prenantes expriment actuellement leur préoccupation quant au respect des droits des peuples autochtones dans les cadres législatifs nationaux et internationaux, et sur le terrain dans les zones de mise en œuvre des projets REDD.

    Indonésie, droits des peuples autochtones et REDD

    L’Indonésie est le troisième plus important émetteur de gaz à effet de serre au monde, après les États-Unis et la Chine. Cela est dû principalement au changement dans l’utilisation des sols, dont la déforestation, le déclenchement d’incendies de forêt et le drainage des tourbières pour transformer les forêts en plantations industrielles.

    Des dizaines de millions d’autochtones vivent en Indonésie, où ils sont les gardiens ancestraux de la majorité des forêts du pays. Cependant, leurs droits sur ces territoires ont été systématiquement violés par les gouvernements indonésiens successifs. Défendre leurs droits sera un facteur clé dans la réduction du taux de déforestation de l’Indonésie, actuellement de plus d’un million d’hectares par an.

    L’Indonésie est l’un des pays qui attire le plus grand nombre de projets REDD, et ceux-ci sont souvent prévus sur les territoires des peuples autochtones. Les préoccupations concernant le programme REDD et les droits en Indonésie se centrent autour d'un certain nombre de risques, y compris:
    - le manque de reconnaissance ou de participation à la prise de décisions des peuples autochtones dans le cadre des mécanismes REDD ;
    - le fait que REDD soit utilisé pour renforcer le contrôle de l’État plutôt que les droits des communautés sur les forêts ;
    - le déplacement forcé des peuples autochtones ; l’interdiction des activités de subsistance liées à la forêt ; et l’application de mesures de répression pour « protéger » le carbone forestier;
    - le manque de clarté concernant le partage des bénéfices ou la propriété du carbone forestier.

     

    L’expérience indonésienne récente montre que ces inquiétudes sont fondées, comme l’atteste le nombre croissant de conflits liés à la terre. Nombreux sont ceux qui voient la cause de ces conflits dans le manque de reconnaissance des droits des peuples autochtones. Les peuples autochtones ont également été expulsés récemment de leurs territoires ancestraux afin de créer des zones protégées. Le gouvernement indonésien est régulièrement classé parmi les derniers dans les enquêtes mondiales sur la gouvernance et la corruption. La société civile considère que le Ministère des Forêts, qui se positionne lui-même comme un acteur clé du programme REDD, continue à violer régulièrement les droits, sans résoudre la question foncière ou celle de la subsistance.

    Notre projet

    Compte tenu du haut risque pour les communautés et de la complexité des problèmes, les communautés indonésiennes doivent pouvoir accéder à l’information, afin de décider si elles acceptent ou rejettent les projets REDD sur leurs territoires. Pour répondre en partie à ce besoin, LifeMosaic a produit un film destiné à défendre le droit des communautés au «Consentement libre, préalable et éclairé» dans les zones de mise en œuvre des projets REDD en Indonésie.

    En 2011, LifeMosaic a achevé la production de « REDD on the Threshold » (« REDD à notre porte »), un film didactique qui explique les concepts sur lesquels se base le programme REDD, comme les marchés du carbone, les fuites de carbone et l’additionalité. Il présente également une discussion détaillée des risques et des opportunités liés  au REDD, comme la propriété du carbone, le consentement, le régime foncier, les conflits, les pratiques ancestrales et les valeurs variables du carbone et de la terre.

    « REDD on the Threshold » continue d’être distribué aux communautés à travers l’Indonésie et au niveau international, en particulier dans les régions clés du programme REDD et dans les zones particulièrement vulnérables au changement climatique. Nous avons également facilité l’organisation d’ateliers et de tournées par nos partenaires, envoyé nos films sur demande et participé à des événements organisés par des partenaires.

    Les projections de « REDD on the Threshold » sont souvent précédées de projections du film de 20 minutes « Fièvre », qui explique les concepts clés concernant le carbone et l’effet de serre ainsi que les causes et les impacts du changement climatique. Ces deux films peuvent être téléchargés à partir des liens suivants : « REDD on the Threshold » (avec sous-titres anglais) « Fièvre » (en français).

    Le DVD de « REDD on the Threshold » comprend également des exemples de questions pour les débats communautaires, qui peuvent aussi être téléchargés au format PDF.

    Commentaires sur « REDD on the Threshold »

    « Pourrais-je recevoir davantage de copies de vos films "Fièvre" et « REDD on the Threshold »? À Wondama, 4 districts pourraient faire l’objet de projets REDD pilotes pour la Papouasie occidentale. Nous aimerions aussi recevoir des films sur l’extraction minière, car 9 mines vont être exploitées dans la région. Le gouverneur de Papouasie occidentale a signé les permis l’année dernière. Nous vous remercions pour vos films ; ils sont très utiles pour mon travail visant à aider les communautés à s’organiser pour défendre leurs droits et leur environnement. Les communautés réagissent davantage que si elles devaient lire des documents. »
    SMS de Steve Mainane, Wasior, Teluk Wondama, Papouasie

    « REDD on the Threshold »  nous aide énormément. Les images et l’animation sont particulièrement utiles pour comprendre REDD. Grâce à ces animations, les communautés comprennent mieux. Après avoir vu le film, elles ont exigé du gouvernement de recevoir plus d’informations. Elles ont également formulé des recommandations, car avant que REDD n’arrive dans leur région, elles doivent évaluer plusieurs critères, comme : le consentement libre, préalable et éclairé; la signature d’un contrat établissant ce qui est permis et ce qui est interdit dans les communautés; la participation des communautés à la définition du type de projets de développement à mettre en œuvre si des fonds sont disponibles; la rédaction du projet dans une langue comprise par les communautés; et la présence nécessaire d’accompagnateurs à plusieurs étapes du processus de négociation. »
    Pak Zulfikar Arma, de JKMA, l’alliance des peuples autochtones d’Aceh

    « Après avoir vu le film « REDD on the Threshold », les communautés sont plus conscientes des risques. En général, elles commencent alors à comprendre que ces projets présentent des risques. Le film aide aussi à expliquer le consentement libre, préalable et éclairé, bien que d’habitude les formateurs ont recours à un jeu pour présenter le concept, puis projettent le film. »
    Indra, formatrice RMI et FFI

    « Après avoir vu ce film, il est évident que les droits doivent être clairs et solides afin d’éviter que des conflits surgissent à l’avenir. »
    Umar Emtas

    « Si nous voulons sauver la forêt, nous devons rendre la gestion de la forêt aux communautés autochtones, comme le montre l’exemple brésilien dans le film "REDD à notre porte". »
    Bapak M. Hatta (Directeur d’un Conseil régional autochtone de JKMA Aceh)


  • REDD on the Threshold

    REDD on the Threshold

    This film is for indigenous peoples to raise awareness and build understanding about REDD (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation). Why does carbon now have a monetary value? Who benefits from REDD projects? And what are the impacts on the indigenous peoples living in or around these projects? (LifeMosaic, 2011)


    Fièvre (Français)

    Fièvre (Français)

    Fièvre explique ce qu'est le changement climatique et pourquoi il est si important pour les peuples autochtones. (LifeMosaic, 2010)



  • Projet REDD Nouvelles

    Lettre ouverte à l’ONU et à ses institutions et initiatives concernant les forêts

    L’ONU a lancé une initiative: à partir de 2013, le 21 mars sera la Journée internationale des forêts. Or, quand on considère que l’Année internationale des forêts de l’ONU, en 2011, est passée largement inaperçue, on peut se demander si cette Journée réussira à changer quelque chose pour les forêts et les personnes qui en dépendent. (WRM)



  • Vidéos

    L’histoire de REDD: Une reelle solution a la deforestation?

    Film produit par FERN avec le soutien de Grundtvig Learning Partnership « Le commerce du carbone peut-il sauver les Forêts? » (FERN, 2012)


    Liens similaires

    Forest Peoples Programme

    Forest Peoples Programme (FPP) a été créé en 1990 en réponse à la crise forestière, plus particulièrement afin de supporter les peuples autochtones des forêts dans leur lutte pour défendre leurs terres et moyens de subsistance. Le site contient des articles et des publications.



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